Service funèbre

Le service funèbre est un temps d’accompagnement, de présence de l’Eglise à un moment important et souvent douloureux : la mort d’un proche. C’est aussi un temps que l’Eglise nous offre pour nous recueillir : en nous souvenant de la vie que Dieu a donnée à la personne défunte, en soutenant celles et ceux qui vivent ce deuil et en écoutant la parole que Dieu nous adresse.

Dans la confiance, nous croyons que les personnes décédées sont accueillies par Dieu dans sa miséricorde et sa grâce. Nous croyons qu’elles sont auprès de Dieu, dans la paix du Christ. C’est pourquoi nous ne prions pas pour elles car ce service ne peut en rien intervenir pour infléchir l’accueil du défunt par Dieu mais témoigne de la confiance inconditionnelle que les croyants lui font. Ce service n’est donc pas non plus un rite de passage qui permettrait à l’âme du défunt de prendre la bonne direction, comme le veut l’esprit religieux qui remonte à la nuit des temps.

Nous prions pour les personnes vivantes parce que nous pensons que ce sont elles qui ont besoin d’encouragement, d’amitié, de soutien. Cette présence, cet accompagnement, cette prière sont nécessaires pour tous les temps de la vie et bien sûr pour le moment que nous vivons et ceux qui suivront : c’est un des rôles importants de l’Eglise. Le service est uniquement célébré, et la Parole annoncée, à l’intention de ceux qui restent, des vivants. Même s’il n’est pas exclu de remettre à Dieu, dans la foi en son amour et l’espérance de son Royaume, celui ou celle qui n’est plus. C’est aussi le moment où peut s’exprimer la reconnaissance pour tout ce que Dieu a accordé au défunt et à nous, notamment la vie car la vie est un don que chacun reçoit avec plus ou moins de bonheur. C’est pourquoi les protestants parlent aussi de “service d’action de grâce”.

Cette cérémonie a donc trois objectifs :
– Être ensemble, réunir ceux qui ont aimé le disparu pour témoigner du fait que l’on n’est pas seul dans le deuil, mais que la communion humaine et fraternelle est essentielle.

– Rendre grâce à Dieu pour une existence qui nous a été donnée et au bénéfice de laquelle on a été. Ce point est d’ailleurs essentiel puisque souvent les protestants désignent par service d’action de grâce le service funèbre.

– Et enfin : entendre l’Évangile, et partager l’espérance commune de notre foi dans le deuil pour dire que l’homme n’est pas condamné à mort, mais qu’il est promis à la vie.
Cette parole d’espérance est tirée de la Bible. La mort du Christ sur la croix dit que Dieu, en Christ, partage notre condition humaine et témoigne de sa fidélité à l’égard de tout être par-delà la mort qui met fin à l’existence sur terre. Par la référence à la vie de Jésus-Christ, sa résurrection et la foi en la résurrection, nous proclamons que l’amour absolu, qui qualifie Dieu, est plus fort que la puissance de la mort et que rien ne pourra s’opposer à la puissance de l’amour de Dieu. Face à la fragilité de l’existence, l’annonce de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ, au centre de la prédication chrétienne, invite à placer, pour la vie comme pour la mort, sa confiance en Dieu.

A côté de ces données importantes, toutes les questions matérielles sont secondes. Le service peut se dérouler uniquement au cimetière et pourtant il a souvent lieu au temple. La confiance en Dieu, qui peut faire infiniment au-delà de ce que nous demandons et pensons, est exprimée uele cercueil soit présent ou absent. Que le corps soit incinéré ou inhumé avant ou après n’a pas d’incidence sur le sens de cette cérémonie. Le pasteur, dans la plupart des cas, accompagne la famille au cimetière.

Lire aussi :
“Ce que nous croyons : confrontés à la mort” (document UEPAL)
“Face à la mort” : un petit document du pasteur Olivier Pigeaud
“Le deuil” (Collection “Ce que nous croyons”, co-édition UEPAL-EPUdF)
“Vivre d’espérance” (Collection “Ce que nous croyons”, co-édition UEPAL-EPUdF)
“Croire à la résurrection” (Collection “Ce que nous croyons”, co-édition UEPAL-EPUdF)

Dernière mise à jour : 22/02/2024 10:46:06